Pourquoi je n’ai pas tous les romans que je crée chez moi

Spoiler : non, je ne suis pas une bibliothèque municipale spécialisée en "romans que j’ai mis en page".

On me pose souvent la question :

"Mais tu ne les gardes pas tous chez toi, les livres que tu fais ?"

Alors... Installe-toi. On va discuter.

Si je devais tous les acheter…

Soyons clairs : je travaille sur plusieurs livres par mois.

Si je devais acheter chaque exemplaire, en mode "souvenir émotionnel de ma prestation", il me faudrait un budget spécial "collection graphiste en PLS" et un meuble IKEA dédié, baptisé Ruineborg.

Acheter tous les livres que je crée serait mignon, oui. Mais ça s’appelle aussi un gouffre financier.(Et spoiler : je ne suis pas Crésus, juste graphiste passionnée avec une facture EDF comme tout le monde.)

Et pourquoi je ne les demande pas en cadeau ?

Ah, la fameuse question :,"Mais tu pourrais au moins demander un exemplaire, non ?"

Alors non. Juste non.

Parce que :

1. Je suis prestataire, pas influenceuse en attente de colis surprise. Attention UnBoxing!... Eurf pas mon style.

2. L’auteur m’a déjà payé. En argent, pour un travail. C’est ça le deal.

3. Lui envoyer un message du style "Et au fait, tu me l’envoies quand ton livre ?", ça frôle l’impolitesse et le chantage affectif... un peu non ?

Offrir un exemplaire, c’est un geste de cœur, pas une obligation. Et moi, les gestes forcés, très peu pour moi.

Ceux que j’ai chez moi ?

C’est simple : Soit je les ai achetés, parce que j’en avais envie.

Soit, on me les a offerts, sans que je ne demande rien (et dans ce cas, je fonds comme un marshmallow... Ouais, ne me juge pas.).

Mais jamais — et je répète : jamais — je ne réclame. Je ne suis pas là pour quémander des cadeaux, je suis venue pour faire du bon boulot. (Si je voulais des trucs gratuits, je serais devenue Youtubeuse beauté. Mais là, j’ai choisi la vie de freelance… c’est encore plus instable, mais avec moins de mascara.)

En résumé ?

Non, je n’ai pas une pièce dédiée aux 164 romans que j’ai mis en page ou illustrés (ouais j'ai compté et alors ? Même pas honte :p ). Je n’ai pas non plus de rayonnage estampillé "c’est moi qui ai fait ça". Et je ne considère pas qu’on me doive un cadeau à chaque fin de mission.

Je suis là pour créer, pas pour collectionner. Et si un livre arrive dans ma boîte aux lettres, je suis touchée (si si du fond du cœur, vraiment). Mais si ce n’est pas le cas ? Je dors très bien la nuit aussi.

(Même si je rêve parfois d’un exemplaire doré sur tranche, signé "merci pour tout Élodie, tu es un peu la Beyoncé du graphisme littéraire", mais ça, c’est un autre fantasme.)

Élodie – ta Graphiste, autrice, collectionneuse de cadeau uniquement du cœur.